Le spectaculaire Grand Canyon n’est certes pas exactement sur la Route 66… mais il n’est qu’à 100 kilomètres ! Aucune excuse, donc, pour ne pas faire un petit détour afin de visiter cette splendeur de la nature.
« étape précédente : Flagstaff
Située soixante-cinq kilomètres après Flagstaff, la ville de Williams jouit d’un triste privilège : celui d’avoir été l’ultime cité à être contournée par l’Interstate, le 13 octobre 1984. L’année suivante, la Route 66 cessera officiellement d’exister. Mais, contrairement à tant d’autres villes « débranchées » de la 66, Williams n’aura pas trop souffert de la coupure de cet axe vital.
La raison en est simple : Williams est la ville la plus proche du Grand Canyon, dont la rive sud est à moins de 100 kilomètres. En outre, un train touristique assure quotidiennement la liaison avec le Canyon, parfois tracté par des locomotives à vapeur. C’était plus qu’il n’en fallait pour assurer un afflux continuel de touristes, à même de maintenir en vie nombre d’hôtels et de restaurants dans le centre de Williams.
Pour se rendre au Grand Canyon, donc, deux options : le train (sympa mais pas donné, comptez au moins 59 dollars par personne A/R), ou la voiture (une heure et demie de route, plus 25 dollars par voiture). Mais quelque soit l’option que vous choisirez, arrivé au bord du Grand Canyon, préparez vous à un choc !
Aucune photo ne peut traduire l’immensité et la magnificence du Grand Canyon. C’est la rivière Colorado qui a creusé cet inextricable labyrinthe de pierre, sur une période de 5,4 million d’années. Aujourd’hui, le Canyon frise les 450 kilomètres de long, atteint par endroits 29 kilomètres de large et sa profondeur maximum est de 1 800 mètres ! Ses dimensions sont véritablement à couper le souffle.
La dentelle de pierre qu’a créé l’érosion du Colorado n’est pas inerte : les rayons du soleil créent un fabuleux jeu d’ombres qui en souligne la complexité. Du matin au soir, le paysage se modifie au fil de la course du soleil. Un grand spectacle auquel cinq millions de visiteurs assistent chaque année.
Il est d’ailleurs difficile de concilier préservation du site (classé parc national depuis 1919) et exploitation touristique. La rive sud, la plus accessible, est prise d’assaut quotidiennement à la belle saison. Des tours en hélicoptère sont organisés en continu, le long de couloirs aériens conçus pour minimiser les nuisances vis-à-vis de la faune.
Ceux qui préfèrent apprécier le Grand Canyon dans une atmosphère plus sereine l’aborderont par la route sans issue menant à la rive nord. Mais il leur faudra alors rester un peu plus longtemps.