Bien sûr, Las Vegas n’est pas sur la Route 66. Mais « Sin City » n’est qu’à deux heures et demie de route de Kingman : la tentation d’y faire un tour est irrésistible !
« étapes précédentes : Hackberry et Kingman
Qui n’est pas allé à Las Vegas n’a rien vu de l’Amérique ! Surnommée « Sin City » (la ville du péché !), cette cité créée ex-nihilo au milieu du désert résume à elle seule les États-Unis, avec leur folies et leurs excès. Dès lors, tout visiteur disséquant le pays au scalpel de la Route 66 se doit de faire un petit écart pour visiter Las Vegas.
À Las Vegas, pas besoin d’être millionnaire pour toucher du doigt le luxe et la démesure. Même les hôtels les plus chics restent abordables, l’objectif des propriétaires étant de se « refaire » grâce au casino situé au rez de chaussée.
Mais la concurrence est rude entre établissements, et c’est à qui bâtira l’hôtel le plus fou, offrira les spectacles les plus prestigieux et attirera les boutiques des marques les plus réputées.
À ce petit jeu, les plus récents sont souvent les gagnants. Le Bellagio charme par ses romantiques fontaines musicales et son luxe discret.
Le Paris Las Vegas ose planter des répliques de la Tour Eiffel et de l’Arc de Triomphe le long du « Strip », ce boulevard qui traverse la ville. Au New York-New York, une statue de la Liberté salue les passants, devant une rangée de vrais-faux gratte-ciel.
Au Venetian, canaux et gondoles recréent l’ambiance de la Cité des Doges. Rien n’est trop grand, rien n’est trop cher pour attirer l’attention. Mais gare aux fautes de goût : le kitsch n’est jamais bien loin !
Ville en perpétuel mouvement, Las Vegas est aussi un immense chantier à ciel ouvert, où l’on construit, détruit, reconstruit. Les grues sont presque aussi nombreuses que les immeubles.
À Las Vegas, la puritaine société américaine vient prendre du bon temps et oublier les conventions le temps d’une semaine ou d’un week-end.
On se marie en une heure dans une petite chapelle au son de la guitare d’un sosie plus ou moins convaincant d’Elvis, on libère sa libido au fil des Mojitos qui coulent à flot, on se paie des gueules de bois sans précédent. Comme dans l’excellent film Very bad trip (The Hangover en VO !) :
« What happens in Vegas stays in Vegas », proclame l’office du tourisme. On ne saurait être plus clair : la ville est la cour de récréation de l’Amérique.
Mais Las Vegas est aussi la ville du gaspillage. D’argent, bien sûr, mais aussi d’eau, une ressource pourtant rare dans ce coin du désert Mojave, où les températures estivales avoisinent les 40°C. C’est sans doute le défi que devra relever la ville-champignon au cours de ce siècle : devenir une cité « écologiquement correcte »… à défaut de devenir politiquement correcte !