Avant l’ère des autoroutes, Tucumcari était une étape incontournable sur la Route 66. Seule grande ville entre Amarillo et Albuquerque, Tucumcari offrait un grand nombre d’hôtels. Quelques-uns subsistent encore aujourd’hui…
« vers la présentation du Nouveau Mexique
Juste avant de quitter le Texas, il faut bifurquer à hauteur de Glenrio, quitter l’Interstate 40 vers le sud afin d’emprunter une ancienne portion de la Route 66. Rapidement, une piste en terre remplace la route pavée : c’est parti pour presque 30 kilomètres à l’écart de toute civilisation !
Dans le temps, ce tracé était goudronné. On y trouvait même un motel, à hauteur du lieu-dit « Endee ». Il n’en reste plus aujourd’hui qu’un tas de ruines, mais on distingue encore ses… lieux d’aisance ! La petite cabane paraît bien rustique, mais l’indication « modern restrooms » (« toilettes modernes ») était supposée rassurer le chaland. Et, de fait, ces WC au milieu du désert possédaient une vraie chasse d’eau ! Étonnant non ?
Peu après, ce vieux tronçon de la Route 66 poursuit sa traversée du désert en longeant une ligne de chemin de fer désaffectée. Elle emprunte même un antique pont… en bois !
Le Nouveau Mexique affiche l’une des densités d’habitants les plus faibles des États-Unis : partout, les paysages semi-désertiques s’étendent à l’infini. Pour les voyageurs empruntant la Route 66, la région faisait figure de Terra Incognita. Près de 500 kilomètres séparent les deux grandes villes que sont Amarillo et Albuquerque. Pour Tucumcari, située presque à mi-chemin, c’était une aubaine !
Une importante industrie hôtelière s’y développa, soutenue activement par une agressive campagne d’affichage sur la Route 66, avec le slogan « Tucumcari tonite ! » (« passez la nuit à Tucumcari »). À son apogée, la ville revendiquera pas moins de 2 000 chambres d’hôtel ! Restaurants et stations-service se développèrent en parallèle, profitant d’un trafic très dense.
L’arrivée de l’Interstate 40 mit un terme à cette faste période : désormais, le voyageur ne fait que passer au loin, le régulateur de vitesse calé à 110 km/h. La plupart des motels de Tucumcari durent mettre la clé sous la porte, remplacés par des hôtels de chaîne stéréotypés alignés le long de l’Interstate. Quelques-uns subsistent encore, dont le célèbre Blue Swallow Motel, doté d’une très belle enseigne.
La ville tente aujourd’hui de se ressourcer en misant sur le regain d’intérêt que suscite la Route 66. Les hôteliers locaux ont décidé de remettre au goût du jour le slogan historique « Tucumcari tonite », tandis que l’avenue principale a été rebaptisée Route 66 Boulevard en 2003. Enfin, une statue en l’honneur de la Mother Road a été édifiée près du centre de conférences. Tucumcari ne veut pas sombrer dans l’oubli !