À Tulsa, la Route 66 s’enfonce au cœur de l’Oklahoma. Une terre dont le sous-sol riche en pétrole fit la fortune, mais dont le déclin semble aujourd’hui inexorable.
Après les étonnants totems de Foyil, un autre genre de géant nous attend à Catoosa, à l’est de Tulsa : une souriante baleine bleue ! La bête en béton et en acier fut construite par Hugh S. Davis, un habitant de Catoosa, au bord d’un étang situé sur sa propriété. Haute de 6 mètres et longue de 24, la baleine a nécessité deux ans de travail pour Hugh Davis, assisté de quelques voisins, pour la plupart bénévoles. Au temps de sa gloire, l’étonnante installation servait de piscine, pour la plus grande joie des petits.
Après des années d’abandon, la baleine a retrouvé des couleurs, mais plus question de se baigner dans ces eaux saumâtres : la Blue Whale est désormais intégrée dans un jardin public.
À deux pas de là, il est possible d’emprunter un ancien tracé de la Route 66, contourné en 1957. On comprend pourquoi : le vieux pont en acier avec un tablier en bois pouvait difficilement supporter un trafic important ! L’ouvrage à voie unique est aujourd’hui fermé à la circulation, obligeant le visiteur à rebrousser chemin.
Catoosa est à plus de 700 kilomètres de la mer. Pourtant, la ville a l’étonnant privilège d’être considéré comme un port maritime, qui relie Tulsa au golfe du Mexique par le biais de la rivière Arkansas ! Quant à l’ancienne gare, elle accueille désormais les bureaux de la Catoosa Historical Society, ainsi qu’un musée de l’histoire locale.
C’est en 1901 que fut creusé le premier puits de pétrole à Tulsa. Quatre ans plus tard, un gigantesque gisement est découvert à Glenpool, au sud : le boom économique de Tulsa est immédiat. La population passe d’un millier d’habitants au début du siècle à plus de 140 000 en 1930 !
À mesure que de nouveaux gisements sont découverts, la ville s’autoproclame « Capitale mondiale du pétrole ».
Ce trésor lui permet de résister à la Grande dépression, et assure la richesse d’une population qui bâtit nombre de bâtiments de style Art Déco, alors très en vogue. Certains d’entre eux subsistent encore aujourd’hui.
Mais la chute est d’autant plus brutale : au début des années 1980, le prix de l’or noir dévisse soudainement et Tulsa est durement touchée. Les industries pétrolières émigrent au Texas, à Houston, et le centre-ville souffre.
Malgré des tentatives de recentrer l’économie locale autour de l’aviation, des télécoms et d’internet, Tulsa porte toujours les cicatrices de son déclin : celle qui fut désignée par Time Magazine comme « la plus belle ville d’Amérique » fait aujourd’hui peine à voir.
étapes suivantes : Sapulpa et Tank Farm »
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