À partir de San Bernardino, la Route 66 pénètre dans un milieu urbain qu’elle ne quittera plus jusqu’aux rives du Pacifique. Mais les voyageurs des années 30 ou 40 auraient bien du mal à reconnaître l’endroit…
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Pour les « Oakies » qui émigraient du Midwest dans les années 30, San Bernardino avait des allures de terre promise. Enfin apparaissaient les vergers et vignobles tant attendus, où – espéraient-ils – on aurait besoin d’une abondante main d’œuvre pour les récoltes.
S’ils voyaient la région aujourd’hui, ils n’en croiraient pas leurs yeux. De la fertile terre de ce coin de Californie n’émergent plus que centres commerciaux, lotissements stéréotypés et artères saturées ! Le développement frénétique de la région a eu peu d’égards pour la Route 66 et ses vestiges : dans la région de Los Angeles, ce qui meurt est immédiatement détruit et remplacé.
Même un symbole comme McDonald’s a cédé sous les coups des pelles mécaniques ! Le tout premier restaurant de la chaîne avait été ouvert à San Bernardino en 1940 par les frères McDonald’s, qui firent évoluer le concept en 1948 en inaugurant le principe du fast-food moderne. Au final, c’est Ray Croc et non les frères McDonald’s qui fera de la petite chaîne de fast-foods la multinationale à succès que l’on connaît.
Le premier restaurant, lui, a fermé ses portes voici plusieurs années. Seul en subsiste l’enseigne vantant les burgers à 15 cents, le bâtiment ayant été rasé et remplacé par un building anonyme servant de siège à… une chaîne de restauration rapide (Juan Pollo Restaurants). Un petit musée, gratuit mais peu intéressant, y retrace l’histoire des fast-food aux arches jaunes.
Après San Bernardino vient Rialto. Bien malin qui saura situer la frontière entre les deux villes : les panneaux sont invisibles. Le meilleur point de repère est sans doute la présence du Wigwam Motel.
Oui, le même genre qu’à Holbrook, dans l’Arizona ! Sauf qu’ici, Californie oblige, les teepees sont bordés de palmiers et rangés en arc de cercle autour d’une piscine.
Après avoir admiré ce rassurant repère, l’archéologue de la Route 66 sera bien déçu par la suite du trajet, constitué d’une succession de boulevards tous identiques traversant des banlieues proprettes mais sans personnalité. Il ne trouvera un peu de réconfort qu’à Monrovia, avec une ancienne station-service miraculeusement préservée ! Il faut parfois savoir se contenter de peu…
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